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Le serious game validé par les sciences cognitives



Que le jeu soit un bon support pour toutes les formes d'enseignement, nous le savons depuis longtemps. Les jeux de piste et de découverte, les énigmes à résoudre, les simulations professionnelles, l'organisation des compétitions individuelles ou entre équipes, les jeux de rôles éducatifs... ont fait leurs preuves.

Mais, on ne savait pas vraiment pourquoi et comment le jeu était bénéfique aux apprentissages. Les sciences cognitives nous apportent désormais des réponses.


L'attention


Tout d'abord, le jeu mobilise d'importantes compétences attentionnelles. Et, qui dit attention plus intense, dit apprentissage renforcé.


La formule de l'apprentissage par le jeu donnée par les sciences cognitives :

Apprentissage = fonction de (l'Attention développée X Temps passé).


En effet, si le joueur n'est pas attentif à ce qu'il fait, il va perdre et ceci est en contradiction avec sa visée : il veut faire le mieux possible. Il est toujours en compétition, au moins, avec lui-même. Dans un serious game, évidemment, le joueur-apprenant se doit d'être attentif aux réponses qu'il va choisir pour trouver une solution à l'épreuve dans laquelle il est placé. L'attention est nécessairement sollicitée.


Le jeu fait appel à une pensée intuitive qui ne passe pas par une formulation faite avec des mots. Le langage, nous disent les cogniticiens, n'est plus la seule fonction cognitive supérieure et, en tout cas, ce n'est pas celle qui est fondamentalement mise en œuvre dans les jeux..




Sollicitation de la pensée intuitive


ll y a des pensées qui ne sont pas verbalisables.

Nos réflexions peuvent aussi passer par des images et des sensations diverses qui se coagulent dans des "formes" qui sont des sortes de pensées globales multimédia. Or, toutes les expériences le montrent, "notre cerveau excelle dans la reconnaissance des formes, sa pensée analogique est beaucoup plus performante que sa réflexion formelle".


Or, le serious game offre au joueur-apprenant la possibilité de mettre en œuvre, à tout moment, cette pensée analogique. Le joueur est en mouvement dans un univers fictionnel, il agit sur les éléments de son environnement, cet environnement est, par ailleurs, un environnement sonore et visuel qui lui fournit les éléments nécessaires à la construction de ses pensées intuitives, globales et multimédia, faites de formes.


Ces formes construites vont rester dans son cerveau et il va les manipuler avec beaucoup plus de dextérité que ses pensées rationnelles et séquentielles. En particulier, il va les solliciter, très rapidement, lorsqu'il y aura la perception immédiate et intuitive d'une analogie de forme entre ce qu'il a appris dans les situations simulées du jeu et la situation problématique réelle qu'il rencontre dans sa réalité professionnelle.


Le serious game permet donc au joueur-apprenant, de développer une autre sorte d'apprentissage ne passant pas par la verbalisation et la rationalisation.


Sollicitation des mémoires spatiale et kinésique


Les cogniticiens nous en disent encore plus sur les pouvoirs bénéfiques du jeu dans les apprentissages. Leurs expériences les mènent à remarquer que la mémoire spatiale, très développée, est pleinement sollicitée dans le jeu. Une information "spatialisée", c'est-à-dire liée à un cheminement ou à une localisation, est beaucoup mieux retenue qu'une autre.


Pour eux, la vision et la kinésie, permettent de traiter et d'engranger beaucoup plus d'informations que la seule mémoire langagière. D'où les performances des cartes mentales et de la spatialisation des savoirs, d'ailleurs utilisés par tous les calculateurs prodiges. Dans un serious game, l'apprentissage à faire est toujours lié à une scène et à une action. Vision et kinésie sont donc à l'œuvre. L'apprentissage sera mieux intégré.


Sollicitation du fonctionnement modulaire du cerveau


Les cogniticiens, découvrant les potentialités et le fonctionnement du cerveau, font remarquer que le cerveau a des aptitudes pour traiter et aime traiter, de nombreuses tâches en même temps. Ils soulignent les fonctions "modulaires" de ce cerveau qui utilise naturellement des circuits et des fonctions indépendantes pour traiter simultanément de nombreuses informations.


Or le serious game, comme les jeux de rôles de formation d'ailleurs, exige du joueur-apprenant qu'il traite de nombreuses informations en même temps : qu'est-ce qui vient de se passer, quelle a été la précédente réaction des autres à mon intervention, quelle est la nouvelle situation, qu'a-t-elle de différent d'avec la précédente, qu'est-ce qui peut se passer compte tenu de ce qui s'est passé avant, qu'est-ce que je dois jouer, comment puis-je atteindre le meilleur résultat... ?


Non seulement le cerveau "aime" cela, mais les cogniticiens nous signalent quelque chose de plus : sous l'effet de ce travail et de cette implication demandée, le cerveau libère de la dopamine. La dopamine est une substance chimique qui joue un rôle complexe et intervient notamment dans la motivation (c'est un "tonifiant") et dans la mémorisation. C'est par ailleurs un neurotransmetteur liée au plaisir. Les jeux, et donc le serious game, stimulent la libération de cette substance chimique associée au plaisir. Le serious game est donc un moyen de pousser les gens à apprendre !


En conclusion


Nous pouvons dire que le serious game est une formidable innovation pour la formation professionnelle. Certes, il ré-enchante cette formation professionnelle qui s'essoufflait, mais aussi, il déclenche des mécanismes cérébraux qui facilitent les apprentissages, leur assimilation et leur mise en œuvre.

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