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Un test projectif situationnel

Le principe d'un test projectif situationnel


Par exemple, le test projectif du Thematic Apperception Test (T.A.T.) a été inventé par Murray et ses collègues de la Clinique psychologique de Harvard en 1938. Dans ce test, on présente au sujet une image plus ou moins floue et on lui demande d'imaginer une histoire dans laquelle la scène de l'image prend sa place.

L’image ci-après, prise dans ce T.A.T., comporte quatre éléments culturels significatifs qui, ensemble, définissent la problématique de l'image :
1°) un petit garçon,
2°) pensif (les deux coudes sur la table et se tenant le visage),
3°) un grand cahier ouvert devant lui,
4°) un violon et son archet posés sur le cahier, devant le petit garçon pensif.


Ces éléments, dans notre culture et dans une telle mise en scène, ont chacun une signification précise : le petit garçon devant un violon et un cahier posés représente l'enfance face à un apprentissage nécessaire et difficile ; l'attitude passive et pensive du petit garçon, représente la réflexion. La scène ainsi constituée évoque donc : « les efforts que l’on doit faire pour préparer son avenir face à un apprentissage difficile ».

Lorsque l’on demande à un sujet de réagir à cette image, par exemple : écrire un synopsis de film dans lequel la scène s’insère, on obtient une réponse qui indique comment la personne conçoit sa réponse à cette problématique (ses efforts à faire pour préparer son avenir face à un apprentissage difficile).

Test d'un public étudiant


J'ai fais, dans les années 80, sur trois promotions de premières années d'étudiants en sociologie à l'université (1200 étudiants), une expérimentation de cette planche. Face à cette problématique existentielle, j'ai obtenu 5 types de réponses standards :

1°) l’évocation de multiples problèmes rencontrés dans un apprentissage difficile menant à un échec certain ; 55% des réponses ;
2°) l’angoisse ressentie face à des contraintes matérielles et/ou des blocages psychologiques empêchant l’apprentissage : 29 % .
3°) l'évocation de blocages psychologiques menant à l’échec : 10 % ;
4°) La rêverie vers le succès futur (avec plus ou moins de difficultés) : 4 %
5°) la perturbation complète des conduites possibles évoquée à travers des récits inclassables plus ou moins délirants 2%.

Ainsi, la problématique de la planche du test était entièrement décodée et les réponses exprimaient massivement (96 % d'échecs ou de difficultés prévus), le désarroi de ces étudiants débarquant à l'université avec tous leurs problèmes personnels et sans aucun soutien sur lequel compter.

Sociologiquement parlant, cette première année l'université pour ces étudiants s'apparentait donc à une épreuve initiatique inquiétante. Il ne fallait donc pas s'étonner que, deux ou trois ans après, et ceci régulièrement, les étudiants en sociologie se trouvent à la pointe de grèves qui prenaient comme boucs émissaires de violences cathartiques les locaux de l'université, leurs enseignants et les dirigeants de l'université.
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