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Comment fonctionne la « dynamique de groupe » ?

  • amucchielli
  • 26 août
  • 3 min de lecture
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Changer les habitudes de consommation
 
Je reprends ici les expériences très connues de Kurt Lewin (1943) sur le changement d’attitude. Pour Lewin, il s'agissait d'amener les ménagères à consommer et à faire consommer dans leurs familles, les « bas morceaux » de viande de boucherie, c'est-à-dire les jarrets de veau, poitrine de bœuf, tendrons, abats divers et rognons. C’était pendant la guerre et le gouvernement voulait favoriser ce type de consommation.
 
Cette consommation des « bas morceaux » était culturellement dépréciée. Les attitudes des ménagères étaient donc de repousser l’achat et la préparation de ces bas morceaux qui étaient plutôt peu appétissants. Lewin mettait une douzaine de ménagères en groupe autour d'une table et lançait la discussion sur les manières connues d'accommoder ces bas morceaux. Il mettait dans le groupe une ou deux personnes qui avaient déjà cuisiné ces viandes et qui, se mêlant à la discussion, proposaient leurs recettes. Les participantes recevaient aussi des informations de spécialistes sur les avantages nutritionnels et économiques des bas morceaux de viande. Par ailleurs et aussi des démonstrations culinaires étaient organisées pour montrer comment préparer ces morceaux de manière appétissante. De plus, Lewin demandait aux participantes de s'engager publiquement à essayer les bas morceaux de viande. Finalement, sous les effets des diverses interventions, le groupe tout entier s'accordait sur le fait qu'il existait d'excellentes recettes qui rendaient ces bas morceaux nobles et tout à fait consommables.
 
Pour Kurt Lewin, la « dynamique de groupe aidant », (Lewin a inventé ce terme), elle favorisait un sentiment de communauté et de soutien mutuel. Regardons de plus près ce qui se passe en termes d’intervention sur les normes, les positionnements et les relations.
 

Un travail sur les normes

 
Une nouvelle norme concernant la consommation des bas morceaux est donnée à plusieurs reprises :
1°) du fait même du rassemblement du groupe : il s’agit de cuisiner ces parties de viande. Cela est donc possible ;
2°) des spécialises communiquent des informations sur les avantages nutritionnels et économiques de ces morceaux de viande. On peut donc les consommer ;
3°) des démonstrations culinaires sont organisées pour montrer comment préparer ces morceaux de manière appétissante ; On peut donc les consommer ;
4°) des personnes dans le groupe ont déjà cuisiné ces viandes et proposent leurs recettes.
 

Un travail sur le positionnement

 
Le positionnement des ménagères, au début plutôt hostiles à la consommation de ces morceaux, est travaillé à plusieurs reprises dans cette réunion de groupe :
1°) la discussion porte sur les recettes déjà connues. On ne peut plus être positionnée comme ne sachant pas que cela peut être consommé ;
2°) Lewin demande aux participantes de s'engager publiquement à essayer les bas morceaux de viande. Les ménagères sont positionnées comme volontaires pour ce faire.
 

Un travail sur les relations

 
En ce qui concerne l’action sur les relations : les relations des ménagères hostiles avec les ménagères ayant déjà cuisiné ces bas morceaux sont aussi travaillées, du fait même de la discussion de groupe. Les échanges tissent nécessairement des liens d’intérêt et de sympathie qui favorisent l’adoption de la nouvelle norme et du nouveau positionnement.
 

La leçon de l’expérience

 
Elle est très claire : si vous voulez influencer une ou plusieurs personnes, analysez leur situation pour repérer : 1°) les normes présentes, 2°) leurs positionnements, 3°) les enjeux des uns et des autres et 4°) les relations ; puis, essayez d’intervenir pour modifier un ou plusieurs de ces éléments.

 

 

 
 
 

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