La planification : « si …, alors … » de Gollwitzer
- amucchielli
- 7 sept.
- 2 min de lecture

1- Les objets réceptacles de cognition distribuée
Prolongeant les analyses phénoménologiques des offres d’interactions venant des objets et les études psychologiques sur les « valences émotionnelles », les psychosociologues de la « cognition distribuée » ont analysés les « offres d’interaction » qui proviennent des objets matériels. Cette théorie provient des recherches d'Edwin Hutchins (Cognition in the Wild, 1995). Ce psychosociologue montre qu'une situation pour une personne est constituée d'un ensemble d'éléments du contexte vécu appelés « objets cognitifs ». Ces objets cognitifs (éléments physiques ou vivants : personnes ou groupes), sont d'abord repérés et sélectionnés en fonction de l'orientation d'esprit de la personne, laquelle orientation d'esprit est liée à l'action qui est en train d'être réalisée pour résoudre un problème. Ainsi, donc, tous les éléments de la situation extérieure ne viennent pas à la conscience de la personne lors de son cours d'action. Par ailleurs et surtout, les objets cognitifs perçus contiennent du « savoir incorporé » (comme une boite aux lettres qui dit au passant : « si vous avez une lettre, vous pouvez la mettre en moi. Je suis la tête de pont du réseau d'acheminement et de distribution de votre missive »). Ce savoir peut être d'origine individuelle selon les expériences personnelles faites au sujet des objets, mais ce savoir est le plus souvent culturel (comme dans le cas de la boite aux lettres) et acquis à travers l'acculturation. Pour agir dans sa situation, la personne en question s'appuie sur ces « objets » et les intègre dans ses activités. En effet, le savoir contenu dans ces éléments de la situation est interpellé à travers sa volonté d'action et, de ce fait, ce savoir réagit à cette interpellation en envoyant des propositions d'actions (des « affordances »).
2- Application à la réalisation d’objectifs
Le psychologue allemand Peter Gollwitzer (1999) a mis au point une méthode pour faciliter la réalisation d’objectifs que l’on se fixe. Il appelle cette méthode : « l’implémentation de l’intention ». Pour favoriser la réalisation d’un projet il faut, dit-il, mettre en place des déclencheurs précis de l’activité : « lorsque X arrivera, alors je ferai cela, puis lorsque Y interviendra, alors je passerai à … ». Les facteurs X et Y, mis mentalement en place, agissent alors comme des catalyseurs de l’action. Ainsi, le but de l’action trouve un cadre temporel et matériel sur lequel s’appuyer. Les éléments X et Y, positionnés dans la situation à venir sont investis – par imagination – d’un pouvoir de sollicitation. Dans l’optique de la théorie de la cognition distribuée, ils ont été investis de potentialités d’interactions précises provoquant le dynamisme.
Dans l’une de ses études, Peter Gollwitzer donne à des étudiants un devoir supplémentaire pendant les vacances. Résultat : 33% de ceux sans consignes précises le rendent, contre 75% des étudiants utilisant l’intention implémentée par des déclencheurs précis. Ce taux de réussite élevé montre la puissance du lien entre contexte et action (Peter M. Gollwitzer, Zum « Wenn-Dann-Plan ». Theorie und Praxistransfer, GRIN, 2020).















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