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Encore une erreur de raisonnement psychologique


La motivation de "l'appât du gain"


Au début du 20ème siècle, dans les usines automobiles Ford de Détroit, aux U.S.A., les psychologues, avec Taylor, concluent qu'il existe chez les ouvriers, une motivation fondamentale qui est l'appât du gain. Comme les Hommes sont mus par cet appât du gain, Taylor peut donc instaurer la rémunération au rendement lié à un travail parcellisé dans une chaîne de fabrication. Plus vous travaillez vite, plus vous gagnez d'argent, et plus l'usine produit. Ainsi tout le monde est gagnant : les ouvriers et les patrons.


La situation des ouvriers dans les usines Ford en 1930


Dans les usine d'Henry Ford, dans les années 1930, les ouvriers en question sont des immigrants qui arrivent aux U.S.A. de toutes les parties du monde. Ces immigrés fuient pour la plupart, la misère et viennent chercher une meilleure vie dans le nouveau monde. Ces immigrés sont, sans aucune formation et sans savoir faire précis pour l’industrie. Ils cherchent du travail pour survivre et se nourrir dans une Amérique qui attend tout du développement de son industrie. Dans l'immédiat, pour ces Hommes, la norme : "il faut survivre", s'impose à eux. Survivre leur permettra d'aller ensuite plus loin. Pour l'instant il leur faut accepter le travail qui se présente. Ce : "il faut accepter le travail qui se présente", est aussi une norme socio-culturelle qui s'impose à eux. Compte tenu de cette ambiance socio-culturelle, ces Hommes acceptent sans rechigner le travail à la chaîne que leur propose les usines Ford.


Le taylorisme ou travail à la chaîne et au rendement


Dans ces usines, Taylor vient de mettre en place son fameux système "d'organisation scientifique du travail". Dans cette organisation du travail, une production globale (une voiture) est décomposée en tâches élémentaires qui doivent s’enchaîner précisément pour construire le produit final. Chaque tâche doit se faire dans un temps précis. Par ailleurs, la programmation des tâches est telle que les ouvriers peuvent gagner davantage d'argent s’ils travaillent plus vite que le temps moyen calculé et alloué. La notion de paye « au rendement » est donc inventée. On constate que les ouvriers sont satisfait de cette organisation : ils ont une tâche simplifiée, facile à exécuter, ils peuvent donc produire beaucoup, et gagner un maximum. La norme : "je dois travailler à fond pour gagner le plus possible", s'impose à eux.


Le poids des normes socio-culturelles


On voit comment un ensemble de normes socio-culturelles, liées à l'état de la société et à ses problèmes spécifiques à un moment historique donné, poussent les ouvriers à s'investir à fond dans leurs tâches. Devant ces conduits, les psychologues de l'époque et Taylor lui-même ont conclu que ces Hommes étaient motivés "l'appât du gain", cette motivation étant inscrite dans leur nature humaine. C'est ce que l'on a appelé la théorie de "l’Homo economicus".


Nous comprenons maintenant que le raisonnement des psychologues et de Taylor est faux. Les ouvriers de l’époque n’ont pas la motivation de "l’appât du gain" inscrite dans leur "nature humaine". C’est parce qu’ils sont dans une situation particulière, laquelle génère des normes puissantes, que l’argent et sa possession leur apparaît comme essentiels. Gagner de l’argent, c’est le seul moyen évident qui s’offre à eux pour faire face à leur situation vitale. Les normes socio-culturelles agissent donc comme des déterminants extérieurs du comportement : elles poussent les individus à faire telle ou telle chose.


La norme écologique contemporaine



Il en est de même de nos jours. Nos conduites ne naissent pas toutes de nos motivations profondes et internes. Il ne faut pas penser que nos concitoyens ont désormais une "motivation" personnelle à protéger la nature. S'ils sont devenus sensibles à l'écologie et ont des conduites plus écologiques, c'est parce que notre société à construit progressivement une puissante norme socio-culturelle écologique. Cette norme s'impose désormais, fait donc pression sur tout le monde et induit des comportements plus protecteurs de la nature.


Le raisonnement psychologique est souvent simpliste : les conduites sont provoquées par des forces psychiques internes. Ce raisonnement centré sur l'Homme néglige les éléments socio-culturelles externes telles que les normes sociales.

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