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Sympathie et antipathie naturelles : une des origines de ces significations


Ce patron, ce collègue..., me paraissent immédiatement sympathiques ; par contre, ces personnes me paraissent, tout aussi soudainement, antipathiques. Comment se forment ces affinités spontanées et naturelles ? D'où viennent-elles ? C'est à ces questions que nous allons apporter une réponse possible.

Une expérience de psychologie de la perception

Des perceptions sous conditions

Je reprends ici les résultats des expériences faites en 1951 par Lazarus et Mc Cleary (1). Ces chercheurs conditionnent des personnes à recevoir des chocs électriques à certaines syllabes sans signification qu'on leur présente et à percevoir d'autres syllabes, toujours sans signification, en dehors de tout choc électrique.

La mesure des réactions à des perceptions infraliminaires

Les psychologues présentent alors les diverses syllabes aux personnes ayant subi l'expérience. Ces présentations sont faites très rapidement, en deçà du seuil de leur lisibilité. Avec un appareil, on mesure les réponses émotionnelles obtenues aux présentations. Il apparaît alors chez tous les sujets une réponse émotionnelle lorsqu'on leur présente, sans qu'ils les perçoivent donc, les syllabes qui ont été apprises accompagnées de chocs électriques.

L'interprétation de cette expérience

Ainsi est mis en évidence le fait que nous différencions ce qui peut nous être présenté avant même de le percevoir clairement. Nous sommes doués d'une perception infra consciente (en dehors de notre perception consciente).

Mais, il y a plus. Les syllabes qui ont été apprises avec des chocs électriques ont pris une sorte de signification négative du genre : "danger, je vais recevoir un choc électrique". Les autres syllabes n'ont pas pris cette charge affective. L'appareil qui mesure la réaction émotive (par changement de la conductivité électrique de la peau comme dans un détecteur de mensonge), montre cette réaction lors de la perception inconsciente des syllabes apprises avec chocs.

Application à la sympathie et à l'antipathie

Un conditionnement social

Au cours de nos très nombreuses expériences sociales : en famille, à l'école, avec des supérieurs, avec des collègues..., nous avons eu des déceptions et des satisfactions. Nous sommes restés sur ces conséquences relationnelles sans voir ni comprendre ce qui se passait avant ces résultats tangibles et émotifs de nos échanges.

Une reconnaissance intuitive

En fait, ceux qui nous ont apporté des déceptions nous ont fourni dans la relation avec eux un ensemble de signaux tenus et furtifs dont nous n'avons pas nécessairement pris conscience, mais que nous avons intuitivement intégrés. Nous étions comme dans l'expérience de psychologie, dans la situation d'un apprentissage avec chocs. Les chocs étant seulement ici différés dans le temps. Lorsque nous rencontrons des personnes qui émettent les signaux comportementaux invisibles associés auparavant à la déception, nous les ressentons immédiatement comme antipathiques. Cette antipathie, comme dans le cas contraire, la sympathie, ne s'expliquent pas. C'est une intuition qui, nous le comprenons grâce aux expériences de Lazarus et Mc Cleary, est liée à la signification négative que nos expériences sociales ont associée, à notre insu, à ce type de signaux.

Conclusion

Lors d'une première rencontre, nous mettons donc en œuvre nos catégories perceptives inconscientes, façonnées par nos expériences sociales, et nous décodons dans un acte de précognition la signification positive ou négative de cette saisie.

Il y a, bien sûr, d'autres façons de trouver des personnes sympathiques et d'autres antipathiques. Il y a même des possibilités de trouver sympathiques des personnes qui nous semblaient, au départ, antipathiques (et vice versa).

Il est intéressant de voir comment le sens (sympathique/antipathique), peut surgir en étant le résultat d'un conditionnement social lié à une perception inconsciente de signaux. Tout ceci contribuant à construire en nous des catégories inconscientes de notre perception, car, en effet, sensibilisés à ces signaux infraliminaires, nous allons les saisir intuitivement plus rapidement.

1- R.S. Lazarus et R.A. Mc Cleary, Autonomic Discrimination Without Awareness, Psychol. Rev., 1951, 58-113.

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