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La culture scientifique mal aimée


Les questionnaires de "culture générale"

J'ai fait une vingtaine de tests de "culture générale" proposés sur le Net et j'ai noté la nature des questions posées. Sur 200 questions j'ai relevé :

  • 80 questions sur le cinéma et les acteurs (40%),

  • 30 questions sur l'histoire (15%),

  • 20 questions sur la géographie (10%),

  • 20 questions sur la faune et la flore(10%),

  • 20 questions sur la vie quotidienne (avec deux questions sur l'orthographe de mots) (10%),

  • 10 questions sur les groupes de musique et les chanteurs modernes (5%),

  • 10 questions sur les inventeurs divers (5%),

  • 10 questions sur les sports et les sportifs (5%).

L'orientation des questionnaires


Évidemment, ces 20 questionnaires ne peuvent pas être représentatifs de l'ensemble des tests de culture générale, mais ils donnent tout de même des indications sur ce que les concepteurs des tests de culture générale appellent la "culture générale". Je ne discuterai pas du bien fondé du fait de donner autant de place aux questions sur le cinéma et sur les acteurs (40%) et de considérer comme "culture générale" la connaissance des groupes de musique et des chanteurs modernes (5%). Je remarque surtout les manques. Pas une question sur les très grands écrivains, sur les ouvrages marquants de la littérature mondiale, sur les grands compositeurs de musique et leurs inventions remarquables, sur les grands peintres et architectes et leurs œuvres artistiques mémorables...

Les bons questionnaires de culture générale

En m'étant ouvert de ce constat à quelques détenteurs patentés de la "culture générale" (des professeurs de lettres et d'histoire essentiellement, universitaires et autres), ceux-ci m'ont assuré que j'étais tombé sur des questionnaires tout à fait particuliers et, qu'en général, les manques que j'avais constatés ne se trouvaient pas dans les "bons" questionnaires de culture générale. Ils m'ont alors orienté vers des questionnaires "plus sérieux". J'en ai alors aussitôt parcouru une bonne vingtaine également. Oui, certes, il y a des questions sur la littérature, les grandes œuvres de la musique, les créations artistiques immémoriales... avec quelques questions éparses sur l'orthographe... Mais c'est alors que j'ai été frappé par la quasi absence de toute question de "culture scientifique". Pas de questions sur la physique ou la chimie, pas de question sur la biologie, pas de question sur les mathématiques ou l'informatique...

Quelle place pour la culture scientifique ?

Retournant voir mes experts patentés en culture générale et m'ouvrant à eux de ma nouvelle surprise, ils se sont gaussés de moi : mais, voyons, la soi-disant "culture scientifique" ne peut être comprise dans la culture générale. C'est un domaine "à part". Il est d'ailleurs bien connu que les scientifiques n'ont pas de "culture", ou si peu... Drôle d'argument que ce dernier argument d'ailleurs, avancé pour disqualifier la culture scientifique par des personnes qui n'en ont presqu'aucune, justement.


Qui était Archimède ?

Quelle valeur a-t-il donné au nombre Pi ?

Quel est le principe de physique qu'il a découvert ?

La place de la culture scientifique dans la culture générale

Ainsi donc, les rédacteurs des "mauvais" comme des "bons"questionnaires de culture générale, n'insèrent pas la culture scientifique dans la culture générale. Voilà un fait sociologique intéressant.

  • Est-il en rapport avec la constatation de la baisse régulière, depuis 15 ans, des effectifs de lycéens se dirigeant vers une filière scientifique du supérieur, notamment vers les mathématiques ? Les sciences n'ont que peu d'intérêt pour eux. Ils vont en masse vers la psychologie ou le droit, par exemple.

  • Ce fait sociologique est-il en rapport avec les résultats de l'enquête PISA de 2012 sur les mathématiques, lesquels montrent que la France se situe à la 18ème place sur les 34 pays de l'OCDE en ce qui concerne les compétences en mathématiques des élèves.

  • Ce fait sociologique est-il aussi en rapport avec les résultats des enquêtes de l'INSEE qui montrent la dégradation continue du nombre des français qui se disent "à l'aise en calcul" ?

Lutter contre l'innumérisme par le jeu sérieux

"L'innumérisme est l'état d'une personne, qui, bien qu'ayant subi un enseignement, n'a pas acquis ou a perdu la compétence dans le maniement des nombres et du calcul dans les situations de la vie courante".


Le manque d'intérêt de l'ensemble de notre société pour la culture scientifique induit-il cet "innumérisme" ? Cet innumérisme fait donc le pendant de "l'illetrisme" dont on parle beaucoup et dont on se préoccupe.


Constatons donc, alors que les sciences et les mathématiques qui en font partie, sont de plus en plus présents dans notre vie quotidienne (pas une application de e-communication qui n'y fasse appel), les petits français et les adultes sont de plus en plus innuméristes. Les mathématiques font peur ? Alors il faut les faire découvrir et les enseigner autrement.



À l'instar d'Anne-Marie Gaignard qui séduit les foules d'enfants et d'adultes ne maitrisant pas l'orthographe et les conjugaisons en les éduquant à travers un jeu sérieux de découverte, il s'agirait de faire la même chose pour les mathématiques : un serious game mettant en scène Pythagore, Erastosthène, Thales, Archimède, Galilée..., Newton, Euler..., et tant d'autres figures et grands découvreurs, qui face à des problèmes concrets, ont fait progresser la science. Les intrigues des scènes s'appuieraient naturellement sur celles que ces savants ont eu eux-même à résoudre. Les "méchants", tendant des pièges à éventer et à dépasser, seraient naturellement tous les ignares et incrédules qu'ils ont rencontrés à leurs époques... En prime, donc, il y aurait, sous- jacent au jeu, une valorisation de l'innovation scientifique à travers les implications qu'elle a dans la vie quotidienne.

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