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Booster la formation des managers face à la révolution numérique


Les transformations liées à la révolution numérique

Le rapport du Conseil d'orientation pour l'emploi (2017, Tome 2: l’impact sur les compétences), prend acte du fait que dans quelques années 50% des métiers actuels seront profondément transformés dans le contexte de l'automatisation et de la numérisation et que de nouveaux métiers, demandant des compétences élargies, émergeront. Il conclut que cette transformation se traduira par de nouveaux besoins en compétences pour tous les professionnels dont l’activité sera transformée par l’utilisation des technologies numériques dans leur entreprise. « La vague technologique, dit le rapport, modifie en profondeur le contenu des emplois, ce qui requiert une capacité d’adaptation, que l’utilisation du numérique exige... et ce d'autant que les technologies elles-mêmes évoluent rapidement ».

Des compétences sociales et situationnelles à tous les niveaux

D'une manière générale, dit le rapport, les technologies seront à l’origine d’une demande accrue généralisée pour des compétences sociales et situationnelles, pour deux raisons complémentaires :

- au fur et à mesure que la frontière technologique se déplace, la valeur des tâches non-automatisables faisant appel aux compétences sociales ou situationnelles augmente ;

- les technologies numériques, en modifiant l’organisation du travail, renforcent la demande pour ces compétences alors qu’elles étaient auparavant plutôt des attendus pour les professions les plus qualifiées.

Définition des compétences sociales et situationnelles

Mais qu'est-ce que sont ces compétences sociales et situationnelles dont il est question à longueur du rapport ?

1- Les "compétences sociales" sont composées d'un ensemble d'aptitudes et d'attitudes telles que :

1°) l'empathie (capacité à se mettre à la place des autres),

2°) l'attention portée et le respect d'autrui,

3°) une capacité d'écoute,

4°) la souplesse et l'adaptabilité intellectuelle,

5°) la facilité du dialogue et de l'argumentation,

6°) la capacité à apprendre des autres et de leurs expériences (social learning),

7°) l'aptitude à se perfectionner sans arrêt.

2- Les "compétences situationnelles" sont également composées d'un ensemble d'aptitudes et d'attitudes telles que :

1°) la saisie rapide de l'essentiel d'une situation (poids du contexte englobant, enjeux, positionnements, normes et valeurs, sensibilités des uns et des autres...),

2°) la prévision des réactions des participants à une situation,

3°) l'adaptation aux enjeux essentiels de la situation,

4°) l'adaptation aux pressions et aux changements de contextes,

5°) le pilotage des interactions dans la situation de travail,

6°) la correction des erreurs et l'apprentissage qui en résulte.

Les compétences sociales et situationnelles que nous venons de voir ne sont donc pas des compétences techniques. Ce sont des compétences relationnelles qui forment la base de ce que l'on appelle, par ailleurs, "l'intelligence émotionnelle" (une des 7 formes de l'intelligence selon Gardner).

Les conséquences pour la formation des managers

Certes, d'après le rapport du Conseil d'orientation pour l'emploi, tous les professionnels devront donc monter en intelligence émotionnelle. On comprend fort bien cela : face aux robots et aux algorithmes, les professionnels devront savoir analyser des situations complexes et prendre des décisions stratégiques ou relationnelles, puisqu'ils n'auront quasiment plus de décisions purement techniques à trancher.

En ce qui concerne les managers, les compétences sociales et situationnelles demandées seront d'autant plus nécessaires que leur environnement technique et humain aura largement changé. Ils devront donc :

1- être à la hauteur des montées en compétences de leurs collaborateurs

Comme nous l'avons vu, leurs propres collaborateurs seront plus performants dans leurs compétences sociales et situationnelles. Les managers devront donc être capables de répondre à leur nouveau positionnement dans l'entreprise : répondre à leurs attentes de compréhension, de respect, d'écoute, de dialogue, de conseil... sans pour autant perdre ses capacités d'orientation et d'entrainement.

2- savoir trouver des solutions dialogiques aux problèmes rencontrés

Face à des problèmes techniques et humains plus complexes, les managers devront savoir piloter leurs équipes pour trouver des solutions consensuelles, condition de la motivation collective. C'est la fin programmée des petits chefs et des supérieurs qui savent tout et imposent leurs décisions à travers la justification de leur diplôme. Le manager de demain deviendra réellement un "leader", celui qui saura entrainer son équipe vers la cohésion et la performance.

3- gérer la transition numérique de leurs équipes

Dans les transformations à venir, le management aura aussi à gérer la transition numérique pour les collaborateurs. Les managers auront donc des activités ressortissant beaucoup plus des RH que de la technique. Ils devront initialiser et gérer les changements, accompagner les besoins en compétences nouvelles de leurs collaborateurs, redéfinir les postes de travail, réorganiser les équipes, responsabiliser dans la prise en charge des nouveaux process, faire du mentoring et du coaching, etc.

Conclusion

Le rapport du Conseil d'orientation pour l'emploi, face aux dangers partout dénoncés liés à la transformation digitale des entreprises et de la société, propose une ligne de défense totalement humaniste : il s'agit de faire face en développant -chez tous les individus et surtout chez les responsables- des "compétences sociales et situationnelles". Il s'agit rien de moins que de faire monter "l'intelligence émotionnelle" de toute la société. Beau programme qui n'est pas totalement utopique puisqu'il existe déjà des formations en ce sens à Pôle Emploi (https://www.emploi-store.fr ), comme dans des sociétés privées (http://blog.wearelearning.com/2015/12/un-serious-game-pour-developper.html ).

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